Historique

Les premières mentions de La Brûlatte comme lieu-dit apparaissent vers 1130 dans le cartulaire de l'abbaye de la Roë. Plusieurs orthographes sont alors mentionnées : Bruereta, Buerota ou encore Buerata. Vraisemblablement, l'origine du nom évoque la bruyère qui recouvrait alors la région. Une autre hypothèse veut que ce nom évoque le défrichement d'une zone boisée par le feu...

Le cadastre de 1831 fait apparaître une superficie communale de 1 551 ha - les forges de Port-Brillet étant alors situées sur le territoire de La Brûlatte. En 1874 lorsque Port-Brillet devient commune, La Brûlatte doit céder 26 ha à Port-Brillet soit pour l'essentiel le territoire des forges.

 

Démographie

Quelques recensements donnent une idée du nombre d'habitants :

120 foyers soit près de 500 habitants en 1696 ; 610 habitants en 1726 ; 684 habitants en 1803 ; 748 habitants en 1831 ; 725 habitants en 1851 ; 692 habitants en 1871 ; 475 habitants en 1891 dont 56 dans le bourg, le reste étant répartis en 56 hameaux et fermes. Les hameaux de Cornesse, de Libaret, de la Chesnaie, de la Croix au Vanneur, de la Touche paraissent avoir été les plus anciens.

 

Economie

Outre les forges de Port-Brillet faisant partie intégrante du territoire jusqu'en 1874, on signale également l'implantation d'une verrerie dont on trouve trace dans les archives pour les XVIIe et XVIIIe siècles même si aucun élément dans le paysage ou dans le sous-sol ne permet de la situer.

Au XVIIe siècle, l'agriculture reste pauvre ; on ne compte que trois métairies, un quart du territoire est en bois et un quart en landes.

Jusqu'à la Révolution, comme dans la plupart des communes, il existe un petit commerce de toile de lin.

 

Religion

Le culte catholique est présent sur le territoire du XIIe siècle à 1792. Néanmoins, la proximité du château de Terchant à Ruillé-le-Gravelais, centre du protestantisme dans le secteur, fait que quelques familles ont pratiqué cette religion jusqu'en 1685.

Eglise actuelle dédiée à Saint Martin, construite sur l'emplacement d'une plus vieille construction  en 1894.

 

Histoire politique

Située au centre des paroisses où naquit et se développa la Chouannerie, mouvement de contestation des idées de la Révolution, La Brûlatte resta toujours une commune acquise à la Révolution.

Au mois d'août 1792, alors que La Brûlatte fournit un contingent de soldats lors du tirage au sort à Saint-Ouen-des-Toits ; des échauffourées se produisent entre les volontaires de La Brûlatte et les premiers Chouans de Saint-Ouen et du Genêt commandés par Jean Chouan.

Dès lors, le premier maire élu Jean Graffin devient un ennemi irréductible de Jean Chouan. Les incursions des Chouans sont fréquentes sur la commune notamment en octobre et novembre 1793 lorsque les Chouans renforcés par le passage des Vendéens à Laval deviennent maîtres du pays. Jean Graffin devenu entre temps juge de paix du canton de Saint-Ouen-des-Toits doit se réfugier aux forges de Port-Brillet et se mettre sous la protection de la force armée. Il finit par se réfugier à Laval car sa protection ne paraît plus suffisante à partir de 1794.

De mars à septembre 1793 ; un campement de soldats est imposé au presbytère de La Brûlatte.

Fin octobre 1793 ; les Chouans passent à La Brûlatte et pillent les biens des personnes favorables à la République et notamment la Gabrie propriété de Jean Graffin.

En 1796, alors qu'il est question de procéder à la pacification du pays, Jean Graffin est attiré sur la commune de Saint-Ouen-des-Toits au prétexte de prendre des contacts avec les chefs chouans locaux pour mener à bien la pacification dans le secteur et il est sauvagement assassiné.

Cet assassinat n'a jamais été élucidé mais un dénommé Poché de Saint-Ouen semble être à l'origine de ce crime et il ne tarde pas également à trouver une fin cruelle.

Autre événement : le 14 janvier 1847 une émeute éclate au  bourg occasionnée par la charte des céréales - 8 femmes et 1 enfant sont arrêtés et emprisonnés à Laval.

 

Maires du XIXe siècle :  
Jean Graffin 1791-1792
Marin Robert  
Joseph Paillard Dubignon 1813-1824
Gastinon 1827-1830
Paillard Dubignon 1835
Hubert 1850-1870
Jean-Baptiste Graffin 1870-1873
Comte Du Laurent 1875-1885
Néré 1885

D'après les notes de l'Abbé Angot dans son Dictionnaire